Des guerres de religion à la Révolution

Pour mieux comprendre les guerres de religion au 16ème siècle et au début du 17ème siècle dans notre région il faut retourner au cœur du Moyen Age.
En effet, aux alentours de 1096, trois chevaliers locaux participent à la première croisade : Pons de Balazuc, Raymond de Vogüé et Guy de Charbonnel. Ce dernier, né à Chauzon, montra ainsi que la famille régnait sur la région, non seulement du point de vue politique mais aussi en matière religieuse. Plus tard, la famille De Charbonnel allait également régner sur Vinezac. Depuis quelques siècles elle gouvernait déjà Balazuc.

Au 15ème siècle, peut-être même vers la fin du 14ème siècle, la famille
De Charbonnel a fait construire un château où elle aimait pratiquer la chasse
et la pêche. La construction de ce château attira bon nombre de Chauzonnaises et Chauzonnais qui, par mesure de protection, s’installèrent contre ou autour du château.

En général,  dans le sud du Vivarais, les guerres de religion étaient longues et violentes. Toutefois, formant une alliance stable avec Vinezac et Balazuc, de par sa situation d’enclave et protégé par les falaises et les cours d’eau, Chauzon ne fut pas touché. En revanche Ruoms et Uzer ont souffert du conflit. François de Charbonnel, seigneur de Chauzon, était un des chefs du parti catholique présents pour signer un traité de paix, le Traité de La Borie (1576). Il fut conclu au château de La Borie situé à Pradons. Il est visible de loin lorsqu’on descend le Chemin des Digues. Malheureusement ce traité n’a pas longtemps été respecté.

En 1600 on dénombre à Chauzon  56 familles ; les noms de 45 à 50 d’entre elles sont encore présents. Chauzon étant plus ou moins isolé, on accueillit bon nombre d’habitants de Ruoms où en 1629 le choléra sévissait. Aucun mur contre les pestiférés comme dans le Vaucluse n’a été découvert.

A la fin du 17ème siècle on prit l’habitude d’indiquer une date, ou bien à l’intérieur d’une maison (en 1688, au-dessus d’un placard) ou dehors, sur un linteau au-dessus de l’entrée (en 1694). On en dénombre environ 44 allant de 1688 jusqu’à 1883. Jusqu’en 1780 on ne voit que des dates ; après, des motifs décoratifs sont ajoutés. Cette pratique, bien que présente dans toute la région, est particulièrement remarquable à Chauzon. Pour en savoir plus vous pouvez consulter la rubrique « Linteaux » sur le site de la commune. Ils sont également nommés claveaux.

Famines et révoltes se succèdent, notamment sous Louis XIV  la révolte de Roure (insurrection populaire contre les impôts, 1670) et, quelques années plus tard, la révolte des camisards (1702), réaction contre la révocation en 1685 du Traité de Nantes. Mais tout semble s’orienter vers une Révolution. En 1773, Chauzon n’est plus rattaché à Balazuc et dispose de son propre consul. Le 26 mars 1789, Joseph Marcel,  consul de Chauzon, prend part en tant que membre du Tiers Etat aux Etats Généraux de Villeneuve-de-Berg. Notons qu’en 1790 Chauzon devient une commune à part entière ; elle compte alors 397 habitants.