Préhistoire, Empire romain, Moyen-âge

La préhistoire

Pour les personnes curieuses d’histoire, Chauzon offre bien des surprises, pour une partie cachées mais toutes étonnantes.

L’Ardèche et la préhistoire vont de pair. Chacun sait que les tout premiers dessins faits par l’homme se retrouvent à une vingtaine de kilomètres de Chauzon. Ces chefs d’œuvre d’art rupestre qu’offre la grotte Chauvet ont 40.000 ans d’âge. En outre, l’Ardèche est un département très riche en dolmens : 400 sur tout son territoire ! Entre 50 et 60 rien qu’à Grospierres et à Labeaume. Et cette dernière commune, presque voisine de Chauzon, a aménagé un site surprenant de ses dolmens.

A Chauzon le service archéologique du département de l’Ardèche a examiné au début des années 1980 quelques lieux préhistoriques (notamment à Beaussement, aux Traverses et aux Reu-Tord). Des éléments de dépouilles humaines et animales, des fragments de parures, de poteries pour usage ménager et des outils en pierre taillée ont été découverts. Ces indices s’avèrent dater entre 2600 et 1800 ans avant Jésus Christ, c’est-à-dire pendant la civilisation de Ferrières.  Ils prouvent que les alentours du village actuel servaient de lieu de sépulture. Ces mêmes recherches ont également mené à la conclusion que les dolmens furent longtemps utilisés et qu’ils servirent probablement à plusieurs clans, c’est-à-dire à des groupements familiaux longtemps restés actifs. En effet, la réalisation des dolmens présuppose des liens durables entre les constructeurs. Mais y avait-il des habitations, voire un village en ce temps-là ? Il a été retrouvé en plusieurs lieux (déjà cités ci-dessus) des traces de cabanes attestant de la présence de populations plus ou moins sédentaires. Il est probable que les populations aient eu l’habitude de passer d’un lieu à un autre après un séjour plus ou moins prolongé. La découverte dans le dolmen du Reu-Tord d’une perle en ambre qui vient de la Baltique indique que le troc existait déjà.

Les restes qui ont été découverts, notamment des fragments de poteries, sont à voir actuellement au Musée de la Préhistoire à Orgnac l’Aven, à côté de la grotte située sur la frontière entre l’Ardèche et le Gard.

Et si vous croyez que vous avez trouvé un dolmen à côté du Boulodrome de Chauzon, détrompez-vous : il s’agit d’une réalisation récente, fruit du travail d’un entrepreneur chauzonnais.

  De l’empire romain à la fin du Moyen Âge                                     

Au début de notre ère, la partie méridionale de l’Ardèche était occupée par les Helvètes, une tribu celtique, avec Alba Helviorum comme lieu principal. C’est peut-être en ce temps-là qu’est née l’appellation Chaudonnes (ou Chauzonnes), provenant des racines celtes [chau] et [onne] qui signifient «l’eau sortant des rochers».

Longtemps on a cru que le village de Chauzon n’existait pas encore à l’époque gallo-romaine (donc les quatre premiers siècles de notre ère). Or, en 1986 des archéologues trouvèrent, à côté du cimetière actuel, quelques murs, des sols et de belles tuiles enfouis sous la terre  qui faisaient partie d’une ancienne villa romaine.

Cela indiquerait qu’autour de cette villa des hommes et des femmes se seraient établis, faisant usage de la rivière et de la plaine fertile du Boudenas. Cet emplacement est assez logique. Il se trouve en effet entre deux voies romaines, l’une passant à Pradons et reliant Alba à Vallon (il existe toujours à l’entrée de Pradons une ancienne borne romaine), l’autre passant à Uzer sur la route entre Aubenas et Alès. Le positionnement entre la rivière et le plateau des Gras procurait probablement un certain sentiment de sécurité.

Restons encore un moment auprès du cimetière. Si vous vous placez de dos devant l’entrée, vous ne pouvez manquer d’apercevoir devant vous les restes de l’ancienne église romane du diocèse de San Peyrou (Saint Pierre). Cette église est régulièrement mentionnée dans des actes religieux dès le 12e siècle. Elle compte parmi les plus anciennes églises du Bas-Vivarais. Elle a servi jusqu’en 1881, année de la consécration de la nouvelle église. L’ancienne église que vous avez devant vous n’est plus en service actuellement. Dorénavant elle fait partie de la maison de M. et Mme Tessier accolée plus tard contre l’édifice religieux.

On dit que le village médiéval a dû s’étendre de l’église jusqu’en haut du quartier des Aires. Si cela est vrai, l’absence de vestiges et de restes des constructions médiévales doit nous étonner (seuls quelques fragments de poteries  et des clous ont été retrouvés dans le secteur). A moins que les habitants aient pris la décision de rebâtir tout le village plus haut, environ à l’endroit où se trouve le centre à l’heure actuelle ? Mais alors, pourquoi ? Était-ce par besoin de sécurité (crues de l’Ardèche ? Guerres de religion ?). Malheureusement les écrits qui pourraient nous éclairer font défaut.