De la Révolution à nos jours

La Révolution française de 1789 a changé bien des choses. Fini les provinces, bienvenue aux départements. Le Vivarais devient l’Ardèche. Privas prend la relève de Viviers comme chef-lieu administratif, bien situé au centre du département.

Après les guerres napoléoniennes, et malgré les famines qui sévissent dans les années 1840, Chauzon montre une énorme poussée démographique; en 50 ans le village passe de 397 à 608 habitants. Fait encore plus remarquable : toutes ces personnes sont logées en moins d’habitations qu’il y en a aujourd’hui. C’est aussi l’époque où l’on trouve sept cafés dans le village («dans les petites rues», comme disent certains) et deux boulangers dans la même ruelle. Cette époque correspond à l’apogée des décorations sur les linteaux et à la richesse et à la prospérité apportée par les vers à soie.

Le 12 février 1833 deux mariages étonnants ont lieu à Chauzon: le second à cinq heures du matin,  le premier même à quatre heures ! Pourquoi ?
Était-ce par superstition ? Par crainte d’un mauvais sort ? Personne ne le sait.

Pendant les années 1880 Chauzon voit bien des constructions sur son territoire. On bâtit le pont entre Pradons et Chauzon, la route entre le pont et le centre du village est aménagée, la nouvelle église, la mairie et les écoles laïques sont construites. Pour ce qui est du financement de ces activités,
il faut absolument nommer Etienne Georges (1827-1883), Chauzonnais et ancien professeur d’histoire au Lycée Louis-le-Grand à Paris. Ses anciens élèves l’aident à financer le projet.

Le nombre d’habitants diminue vers la fin du 19ème siècle pour revenir aux 400 avant la Première Guerre Mondiale. Celle-ci est cruelle pour Chauzon car 10% des hommes (tailleurs de pierre, paysans, instituteurs, un chocolatier) tombent au front entre 1914 et 1918. Pendant ces quatre années ceux qui sont restés au village, notamment les femmes et les  personnes âgées, vont prendre la relève pour assurer le travail quotidien.

Et nous voilà arrivés à aujourd’hui. Jusque dans les années 50, l’activité agricole et d’élevage (ovins, bovins, volailles, chevaux, porcins, blé, avoine, orge) permettait une certaine autarcie aux familles du village. En outre dans les années 40 on comptait une vingtaine d’éleveurs de vers à soie, ce qui constituait une ressource économique non négligeable pour Chauzon. A présent Chauzon ne compte plus que quelques agriculteurs  mais l’activité touristique devient de plus en plus importante. Chauzon, village sans magasins ni restauration dans son centre. Chauzon, où l’on se demande où se trouve son centre mais où il est absolument impossible de se perdre. Chauzon, où il fait bon vivre, ce que savent bien les quelques 400 habitants.

Ci-dessous quelques “états” destinés au Ministère de l’Agriculture, qui vous donneront un aperçu des biens en matière d’exploitations agricoles, vers à soie et cheptel des Chauzonnais. Double cliquer sur une image pour l’agrandir.